Petit retour sur l’histoire de la cité de Calakmul
La cité de Calakmul a été habitée, selon les conclusions des archéologues, de la période préclassique jusqu’à la période post classique. Elle a connu son apogée pendant la période classique tardive, à travers 130 ans de pouvoir. Le royaume de Calakmul contrôlait alors de nombreuses citées alentours, telle que Oxpemul. C’est à cette période, sous le règne du roi Yuknoom Ch’een II, qu’ont été construites les plus grandes réalisations du site (celles qui ont été restaurées et que l’on visite aujourd’hui). Le cœur du site de Calakmul s’étend sur 2 kilomètres carrés et on y trouve les vestiges d’environs 1.000 structures. Toute la périphérie représente une vingtaine de kilomètres, qui représentaient la zone résidentielle de l’époque. On estime la population de Calakmul jusqu’à 60.000 habitants.
Calakmul a toujours été la rivale de Tikal, située au Guatemala, qui exerçait une grosse influence sur le monde Maya à la même époque. Après avoir dominé grâce à des alliances avec d’autres cités (El péru, el Naranjo), Calakmul connaîtra finalement son effondrement en 741, suite aux défaites de ses alliés face à Tikal.
En ce qui concerne l’histoire de Calakmul, et les différents règnes, de nombreux éléments restent encore flous aujourd’hui. Ceci est dû au fait que la pierre ayant servi aux constructions, et notamment aux stèles, est un calcaire tendre, particulièrement sujette à l’érosion (contrairement au calcaire l’on trouve dans la région de Palenque). De nombreux noms de souverains sont ainsi devenus illisibles.
Découverte de Calakmul dans les années 1930
La cité de Calakmul a été découverte en 1931 par le biologiste Cyrus Longworth Lundell. C’est lui qui lui a donné son nom moderne, Calakmul, dont la traduction est « les deux montagnes / pyramides adjacentes ». Les deux grandes pyramides de Calakmul repérées par le biologiste étaient alors recouvertes de végétation. Le site fût alors cartographié un an plus tard et quelques fouilles eurent lieu, mais les excavations ne commencèrent réellement qu’en 1982, à travers un programme de l’université autonome de Campeche. Les archéologues travaillèrent alors à Calakmul jusqu’en 1994.
L’utilisation des grands volumes pour entrer en contact avec les dieux
Le site archéologique se démarque par ses grands volumes. La structure n°2 qui se trouve dans le cœur du site, représente une des plus grandes pyramides du monde Maya. Contrairement à de nombreux sites dans lesquels les civilisations utilisaient l’art pour entrer en contact avec les dieux, à travers des représentations en reliefs, les habitants de Calakmul construisirent quant à eux des très hautes pyramides, leur permettant de se rapprocher des divinités. On y trouve ainsi d’impressionnants édifices, mais très peu de reliefs en comparaison à des sites comme Palenque ou à Uxmal où l’art est très visible. Les temples de Calakmul ont été construits avec différentes couches, correspondant aux différentes périodes d’occupation. Il a fallu 14 siècles pour construire les 7 couches de la structure n°2.
Une jungle immense où les Mayas vivaient en communion avec la nature
Les mayas avaient une relation particulière avec les animaux, ils croyaient en la réincarnation après la mort, notamment en animal. Les dieux qu’ils vénéraient étaient souvent représentés en forme d’animal (le serpent, le jaguar). Le site de Calakmul niché dans une zone de jungle tropicale de 180 000 m2, nous permet de découvrir l’environnement naturel dans lequel vivaient les mayas, en communion avec la nature.
Nous vous recommandons, lors d’une visite à Calakmul, de vous lever un peu plus tôt pour observer les animaux. L’idéal est d’être accompagné d’un guide, pour optimiser vos chances d’observer toute la faune qui habite la réserve, à savoir des singes hurleurs, des singes araignées, des aigles, toucans, phacochères, paons, dindons, tapirs. Les chercheurs y ont déjà référencé environs 350 espèces d’oiseaux tropicaux. La réserve de Calakmul est aussi l’un des principaux repères du jaguar, espèce protégée, au Mexique. Il est très rare de pouvoir l’observer mais cela arrive !
Nous proposons un départ à 6h00 du matin, pour parcourir 3km à pieds au cœur de la réserve avec notre guide naturaliste Enrique. Le tour se prolonge jusqu’à l’entrée du site pour une visite des vestiges de Calakmul.
La réserve de Calakmul a été déclarée réserve de la biosphère de l’UNESCO en 1989. Les recherches archéologiques ont donc été faites de manière à ne pas impacter la nature. Vous pourrez y noter la présence très « brute » de la nature, à l’intérieur du site, qui le distingue aussi de bien d’autres sites archéologiques.